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Les établissements scolaires et l’amiante : un vaste chantier - 18/10/2023

Santé Publique France a publié en juin 2019 un rapport sur le mésothéliome pleural, un cancer lié à l’amiante, dans l’Éducation Nationale. Et ce n’est pas peu dire que ces derniers sont alarmants : entre 20 et 60 personnels travaillant dans des établissements scolaires développent chaque année de type de cancer.

Une enquête de la FSU révèle quant à elle qu’entre septembre et décembre 2022, 18 dossiers de maladies professionnelles en lien avec l’amiante ont été déposés. L’émission « Vert de rage » a de son côté réalisé une étude en juin 2023 en envoyant un questionnaire dans les écoles primaires de France et les mairies. Sur les 19 331 répondants, la moitié des DTA enquêtés révèlent la présence d’amiante. Dans un tiers des écoles répondantes, le DTA est inexistant, alors que dans 12 de ces écoles, des poussières d’amiante ont été relevées au sol ou sur les bureaux des élèves et des professeurs.

La SNES et la FSU, les deux principaux syndicats de l’enseignement lancent l’alerte et demande au ministre de l’Éducation de s’acquitter de ses obligations d’employeur et de mettre en œuvres des mesures concrètes.

Ils estiment ainsi qu’il est urgent de lancer un plan de réhabilitation du bâti scolaire, financé de manière pérenne par l’État afin d’éliminer totalement les matériaux amiantés présents dans les établissements scolaires et les bâtiments de l’Éducation, conformément aux directives européennes édictées en la matière.

Les syndicats demandent également que l’information et la formation des personnels de l’EN soient renforcées au regard des dangers que représente l’amiante, mais aussi sur leurs droits face au risque amiante, ainsi que la consolidation et l’extension des moyens médicaux disponibles au sein de l’EN (plus de médecins du travail, rétablissement et/ou création des ISST dans toutes les académies). Dans le même sens, la SNES et la FSU réclament la mise en place d’une base de données, consultable par tous, au sujet du recensement de l’amiante.

Les syndicats souhaitent également que soient réalisés des prélèvements surfaciques réguliers, en prenant pour exemple les États-Unis. Outre Atlantique, des contrôles réguliers permettent de limiter le risque amiante au maximum et de programmer les travaux de désamiantage de manière cohérente. 

Un rapport de l’ONS daté de 2016 rapporte que sur les 20 000 établissements scolaires français, 38 % des écoles, 73 % des collèges, 77 et 80 % des lycées généraux et des lycées professionnels contiennent encore de l’amiante. À ce stade, peut-on simplement considérer que le chantier est « vaste » ? Ne doit-on pas plutôt le qualifier d’ » urgentissime » ?


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